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1°) Etude de cas : Barège/La Mongie |
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1) Etude de cas : Barège/La Mongie
A 2 115 mètres d'altitude, bordés par le Parc National des Pyrénées et à l'ombre de l'observatoire du Pic du Midi de Bigorre, deux grands sites RTM : la forêt domaniale du Capet à l'Ouest et le secteur de La Mongie à l'Est. Tout l'éventail des techniques de protection paravalanche y est ici déployé.
La petite ville de Barèges doit sa réputation à la qualité de ses eaux thermales reconnues depuis le XVIIIe siècle, à son domaine skiable, et à... ses avalanches qui ont, par le passé, plusieurs fois enseveli maisons et habitants.
L'essor et la survie de cette station sont toujours étroitement liés à l'existence de la forêt domaniale RTM du Capet et à son dispositif de protection paravalanche.
Les premiers ouvrages charpentés apparaissent en 1948. Trois ans plus tard, l'ampleur de la tâche à entreprendre conduit les responsables de l'administration à engager la construction d'un téléphérique domanial de 2 km de long, capable de transporter sept personnes ou 1000 kg sur plus de 1 000 m de dénivelé. Grâce à ce moyen d'accès et de transport, les travaux vont s'accélérer et toute une panoplie de techniques est imaginée et testée en haut des couloirs :
- ouvrages de rétention : râtelier, claie, filet…
- ouvrages modifiant le dépôt de la neige : barrières à vent, toits-buse posés sur les crêtes pour supprimer la formation de corniches.
Râtelier
Filet
Râtelier paravalanche
Dans le haut des couloirs, altitude et pente ne favorisent guère le reboisement. Cependant, depuis quelques années, à l'abri des ouvrages améliorant les conditions stationnelles pour les jeunes plants, la reforestation se poursuit et gagne en altitude. Fortement sollicités par des hauteurs de neige supérieures à 4m, les 4500m linéaires d’ouvrages métalliques demandent suivi et entretien permanents afin de garantir un niveau d’efficacité optimum.
Ce dispositif est assuré par une équipe d'ouvriers RTM travaillant en régie, exercée et rompue aux diverses techniques de travaux requérant une grande polyvalence et utilisant un matériel diversifié : installation de téléphérique de chantier, héliportage, ancrage, câble et appareil de levage... dans des conditions difficiles. Par la technique du béton projeté, ce personnel qualifié a également assuré, ces quinze dernières années, le confortement de 5 km de murs et gabions en y injectant quelque 4 500 m3 de béton. Par sa souplesse, sa disponibilité et sa rapidité d'intervention, le travail en régie s'avère le plus adapté pour effectuer ces interventions régulières, ponctuelles et dispersées.
Le site de La Mongie, réputé pour son domaine skiable, constitue, comme Le Capet, un secteur où se manifeste intensément l'activité RTM tant sur la station de ski elle-même que pour la protection de sa route d'accès. En 1938, l'État décide l'acquisition des terrains constituant l'actuelle forêt domaniale de La Mongie. Il s'avérait nécessaire de protéger contre les avalanches les derniers kilomètres de la seule route d'accès à la gare de départ du téléphérique de l'observatoire du Pic du Midi, gare autour de laquelle s'est développée plus tard la station de sports d'hiver. Cet espace devenu domanial, d'à peine 112 ha est situé entre 1 600 m et 2000 m d'altitude, ne couvre en effet pas moins de 18 couloirs d'avalanches. Contrairement à la forêt domaniale du Capet, l'exposition nord, l'altitude et la nature du sol constituent des conditions plus favorables à l'installation d'une forêt de protection. C'est donc dans cette voie que, malgré quelques problèmes liés au pastoralisme, vont s'engager les travaux, dès la fin des années 1940. Forts de l'expérience acquise sur Le Capet voisin, les forestiers entreprennent la correction paravalanche selon une démarche qui constitue encore la règle aujourd'hui :
- traiter d’abord le haut des couloirs, zone de départ des avalanches, par des ouvrages de génie civil.
- Procéder ensuite, à l’aval, au reboisement pour limiter les coulées de neige.
versant du Capet (reboisement + paravalanches)
50 ha ont ainsi été plantés sur banquettes étroites avec l'aide de quelques ouvrages charpentés.
L'analyse des peuplements fait apparaître un mélange de sapins, épicéas, pins à crochets et feuillus divers répartis en collectifs, répondant ainsi à des impératifs sanitaires, paysagers et surtout de protection. Interceptant une partie des précipitations, améliorant l'ancrage de la neige au sol, favorisant l'évolution du manteau neigeux vers des structures stables, la forêt s'oppose activement à la mise en mouvement de la neige. Dans les années 1980, un important programme de protection a été engagé sur le versant Nord, très avalancheux, en s'appuyant sur un projet global, élaboré par le Service RTM, qui entretient depuis fort longtemps des rapports très étroits avec la station de La Mongie. Aujourd'hui, la station affiche sa volonté d'améliorer son environnement en intégrant mieux ses équipements de sécurité dans une ambiance forestière. Ainsi se réalise une première tranche de plantation sur banquettes. Elle s'inscrit dans un programme de boisement ambitieux (plus de 3,5 MF) qui s'appuie sur une étude réalisée par l'ONF (Gestion et RTM) intégrant l'ensemble des contraintes liées :
- à la neige (avalanches et modification du transport de neige par le vent).
- à l’activité sports d’hiver (pistes, remontées mécaniques, agrément du skieur, modification du manteau neigeux sur long terme).
- à l’aspect paysager de la station avec passage en commission des sites.
- au pastoralisme
La Mongie et le Pic du Midi
Après les râteliers, les filets et autres dispositifs paravalanches, c'est aujourd'hui l'arbre qui prend racine dans ce domaine essentiellement pastoral et minéral.
Des deux côtés du Tourmalet, les forestiers RTM ont développé et réalisé des travaux paravalanches mettant largement à contribution la pierre, le bois, le béton et l'acier. Élément naturel du paysage, l'arbre a également prouvé qu'il pouvait être un partenaire efficace dans le traitement des sites avalancheux pour peu qu'on l'aide à s'installer et qu'on lui en donne le temps.
Barèges et La Mongie constituent un bel exemple de reconquête de l'espace montagnard et une vitrine de la protection paravalanche. Résultat de l'obstination de l'homme, associant les techniques du génie biologique et du génie civil, la montagne du Capet ne présente plus son aspect ravagé et menaçant du siècle dernier.
Aujourd'hui, le bilan de plus de cent ans de travaux se traduit par une réduction importante du risque. Toutefois, la nature pouvant à tout moment reprendre ses droits, la prévention demeure toujours la règle fondamentale vis-à-vis des risques naturels et une des missions prioritaires des services RTM.
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